Extraits
de mon journal que vous pouvez consulter sur mon site
http://armel.duteil.free.fr
LUNDI
20 AOUT 2018 :
Aujourd’hui, je commence l’écoute pour rencontrer
les détenus dans deux nouvelles prisons. La prison des
détenus malades (pavillon spécial), située dans
un des hôpitaux de la ville, puis une prison pour les courtes
peines (jusqu’à deux ans). Dans les deux endroits, je
suis très bien accueilli car ces visites permettent aux
détenus qui le veulent de venir parler personnellement de
leurs problèmes et cela réduit un certain nombre de
tensions.
Je commence par recevoir les chefs de chambre pour parler avec eux de
leurs responsabilités et leur expliquer le but de mes visites.
Ensuite, je prends le temps de parler avec le personnel ;
d’ailleurs j’en connais déjà un certain
nombre pour avoir travaillé avec eux dans d’autres
prisons.
MARDI 21 AOUT :
Un prisonnier, tout juste libéré, vient me
voir : il n’a pas d’argent pour payer le car et
retourner dans sa famille. C’est à chaque fois le
même problème. Nous avons reçu quelques dons pour
constituer une petite caisse afin de répondre à ces
besoins. Nous parlons de son retour en famille et de ce qu’il
va faire pour se réinsérer dans la société.
Il a l’intention de cultiver le terrain de sa famille.
SAMEDI 25 AOUT :
Comme chaque samedi, après la messe nous saluons
personnellement chacun des détenus et cherchons à
commencer à résoudre l’un ou l’autre
problème. Aujourd’hui, en particulier un nouveau détenu
étranger qui me demande de prévenir sa famille et de
lui chercher un avocat ; un autre, de donner des nouvelles à
sa femme et de téléphoner à son ambassade.
LUNDI 27 AOUT :
A la prison, le gros problème actuellement est celui de l’eau.
Déjà, depuis plusieurs semaines, l’eau manque
gravement à DAKAR. La ville grandit de plus en plus et les
installations n’ont pas suivi. On a fait plusieurs grands
forages, avec l’aide du Japon on va ouvrir une usine de
dessalement de l’eau de mer. Et on met de nouvelles
canalisations depuis le Lac de GUIERS alimenté par le fleuve
Sénégal, à plus de 400 km. Mais cela demande des
fonds et du temps. C’est un grave problème pour tous,
qui a entraîné de nombreuses manifestations et révoltes.
Dans les quartiers, les gens peuvent au moins aller aux
bornes-fontaines publiques. Mais pour les prisonniers ce n’est
pas facile. Ne pouvant pas se laver normalement, ils ne peuvent pas
faire de sport non plus ni laver leurs habits. Cela n’arrange
pas leur moral. J’essaie de leur expliquer que c’est un
problème général, mais ça n’apporte
pas de solution pour eux.
Je prends peu à peu connaissance de la prison. Nous parlons en
particulier avec l’assistant social de la possibilité de
commencer des cours d’alphabétisation car
beaucoup de prisonniers n’ont jamais été à
l’école. La plupart des détenus de cette prison
sont condamnés à deux ans. C’est beaucoup moins
qu’au Camp Pénal où les prisonniers sont souvent
condamnés à 10 ans. Ils sont aussi moins nombreux et
les conditions de vie sont moins dures. Mais la séparation
de leur famille est toujours aussi difficile à supporter.
Comme la prison est plus petite, ils ont moins de possibilité
de faire du sport ou même des exercices.
Malgré tout, il faut reconnaître que la situation des
prisonniers s’est améliorée. La plupart des
prisons datent d’avant l’Indépendance (en 1960).
L’Etat cherche à les aménager peu à peu.
Mais à la prison centrale, ils sont plus de 250 détenus
dans une salle de 15 mètres sur 10. Ils doivent se coucher à
tour de rôle, car la place ne suffit pas pour tout le monde et
beaucoup dorment par terre. On parle de construire de nouvelles
prisons, mais on attend toujours. Cependant, la prise en charge des
détenus a été augmentée (environ 2 euros
par jour et par détenu, tout compris : nourriture, soins
de santé, etc…).
Autrefois, le personnel était formé à
l’Ecole de Police. Maintenant, les candidats sont formés
dans une école spéciale, mieux adaptée aux
besoins. Et l’Observatoire des prisons a lancé toute une
série de formations pour lutter contre les coups sur les
prisonniers, les brimades et même des tortures –rarement
cependant-. Personnellement, je suis très bien reçu et
attendu par les détenus, mais aussi le personnel. Ma présence
et mes passages les encouragent et les amènent aussi parfois à
avoir un peu plus de retenue. Et à chaque fois, nous parlons
de leurs difficultés.
SAMEDI 1er SEPTEMBRE :A la
prison, après la prière avec les chrétiens, nous
avons un moment pour parler avec les détenus. Aujourd’hui,
je parle spécialement à un prisonnier originaire de
Guinée Equatoriale, arrêté à Dakar. Loin
de chez lui, il n’a ni visite, ni soutien. Il est à la
recherche d’un avocat, mais il n’a pas les moyens de le
payer. Sa femme est en Espagne. Je vais lui donner quelques nouvelles
pour la rassurer.
Puis je parle avec un jeune guinéen. Sa mère, qui m’a
connu quand j’étais dans les camps de réfugiés
pendant la guerre du Liberia, est très inquiète pour
lui. Il est assez nerveux et s’est fait tabasser par les
gardiens, parce qu’il s’était bagarré avec
un autre détenu. Comme beaucoup d’autres prisonniers, il
est révolté de voir que les artistes (rappeurs….)
ou personnalités politiques sont jugés rapidement et
souvent libérés avec des condamnations avec sursis,
pendant que les autres font plusieurs années en prison avant
d’être jugés. Ils ont écrit une lettre à
l’Observatoire des prisons, mais la situation est très
tendue.
LUNDI 3 SEPTEMBRE :
La Directrice de l’une des prisons est décédée
brusquement. C’était une femme très droite et
soucieuse des détenus. Sa mort cause une grande tristesse et
il y a beaucoup de monde à son enterrement.
SAMEDI 8 SEPTEMBRE :
Ce jour, je fête le 60ème anniversaire de mon
engagement à la vie religieuse chez les Missionnaires
spiritains. Je suis heureux de fêter cet anniversaire important
pour moi dans la prière avec les détenus de la grande
prison de Dakar.
LUNDI 10 SEPTEMBRE :
D’abord je vais à la banque toucher l’argent
qu’une amie sénégalaise m’a envoyé
pour m’aider à acheter un nouvel ordinateur, pour
remplacer celui qu’on m’a volé. Puis je pars
rapidement pour les deux prisons que je visite chaque lundi.
Je reçois les détenus un par un pour les écouter
et voir comment les aider, chacun selon ses problèmes. Là,
ce sont surtout des besoins d’avocats pour leur défense,
de lunettes, d’argent, de nourriture, etc…
Malheureusement, nos moyens sont très limités.
Puis je passe à l’Observatoire des prisons pour
leur parler de la situation générale et leur parler
d’un certain nombre de cas qui méritent une solution
JEUDI 13 SEPTEMBRE :
Cela faisait trois semaines que je n’avais pas pu aller à
la prison des femmes, à cause de la fête de la
Tabaski et parce qu’une semaine sur deux je me consacre aux
hommes du Camp Pénal. Aussi je suis très attendu. Comme
je ne pourrai pas voir toutes celles qui le désirent, je
commence par les dernières arrivées pour voir avec
elles comment s’intégrer le mieux possible, s’adapter
à leur nouveau mode de vie, s’entendre avec toutes, mais
aussi se trouver l’une ou l’autre amie pour avoir
quelqu’un avec qui se confier, ce qui est très
important. Nous parlons un bon moment avec la coiffeuse qui
vient former les volontaires, pas seulement pour les occuper, mais
surtout leur donner la possibilité de travailler et de gagner
un peu d’argent pour vivre à leur sortie. Enfin, je
prends contact avec la greffière et les autres membres
du personnel qui viennent d’arriver. Je tiens à assurer
les meilleures relations possible.
SAMEDI 15 SEPTEMBRE :
Comme j’avais dit la dernière fois à la prison
que je fêtais mon 60ème anniversaire de
vie religieuse, aujourd’hui, à la fin de la messe, ils
ont tenu à chanter tous ensemble avec moi le chant de la
promesse. Cela a fait du bruit et mis de l’ambiance et m’a
beaucoup touché. Ensuite, il nous reste encore une demi-heure
pour parler avec ceux qui le veulent, écouter leurs problèmes,
et leur apporter l’aide ou les choses dont ils ont besoin,
autant que cela nous est possible.
LUNDI 17 SEPTEMBRE :
Après une écographie et ma visite chez le cardiologue,
j’ai pris une série de médicaments pour la
régulation de mon rythme cardiaque et la tension. Ce
matin, je retourne à l’hôpital pour une prise de
sang. Comme je connais tout le monde, cela se fait rapidement et je
peux rentrer de bonne heure, car cet après-midi je retourne
dans deux prisons pour l’écoute. Deux autres
personnes de notre aumônerie m’accompagnent, de manière
à pouvoir recevoir le maximum des détenus demandeurs
d’écoute. Notre nombre perturbe un peu l’organisation,
car il n’y a qu’un seul petit parloir, mais nous nous
arrangeons pour cette fois-ci. Un des responsables de
l’administration pénitentiaire est de passage et il nous
rappelle notre devoir de réserve. Nous le rassurons, car nous
connaissons bien le règlement et nous nous y tenons.
Nous prenons le temps de parler aussi avec l’infirmier. Pour
les cas les plus graves, les détenus sont conduits sous bonne
garde à l’hôpital voisin. Avec le responsable du
Service Social, nous abordons la question de l’alphabétisation
en français et en arabe qui va commencer jeudi, de la
bibliothèque et des problèmes d’eau.
Nous repartons avec l’espoir que les choses vont s’organiser
peu à peu : confiance et patience !
Sur le chemin du retour, je m’arrête comme chaque lundi
au Pavillon spécial visiter les détenus gravement
malades. Quand je rentre il fait presque nuit.
SAMEDI 22 SEPTEMBRE :
Prière avec les chrétiens à la prison.
Comme chaque fois, j’essaie d’appliquer l’Evangile
le mieux possible à leur situation, sous forme de dialogue en
suscitant leurs réactions. Ce sont surtout les anglophones
nigérians qui interviennent (nous prions en trois langues
principales : français, anglais, wolof). A la fin de la
messe, comme chaque samedi, nous prions spécialement pour ceux
qui vont passer en jugement la semaine prochaine. A la fin de la
messe, contacts avec plusieurs détenus, en particulier
un malade que nous mettons en relation avec un garde pour qu’on
le conduise à l’infirmerie, et un jeune Guinéen.
Je suis en contact régulier avec sa mère par téléphone
(j’ai travaillé 10 ans dans leur région et je
parle leur langue). Elle m’a demandé de lui faire
remettre un peu d’argent pour ses besoins de base. Puis je
parle avec un détenu de Guinée Equatoriale, en
espagnol. Sa femme est en Espagne. Je lui ai téléphoné
ce jeudi et je peux donc donner au détenu des nouvelles de sa
famille. Il va être libéré normalement la semaine
prochaine. Je vais voir avec l’ambassade d’Espagne s’ils
peuvent l’accueillir à la sortie pour qu’il ne
reste pas traîner dans les rues, surtout qu’il ne parle
ni français, ni ouolof. Il a été arrêté
à l’aéroport. Je vais voir aussi comment faire
pour son retour en Espagne.
A mon retour à la maison, j’ai rendez-vous avec des
responsables de la Communauté de San Egidio qui
travaille beaucoup pour la paix et aussi contre le SIDA dans de
nombreux pays. Avec leur équipe à Dakar, nous
travaillons spécialement à la prison des jeunes (Fort
B). Avec l’aide de membres de la JOC, nous essayons de former
ces jeunes en prison pour qu’ils puissent s’en
sortir, en alphabétisation , carrelage et cordonnerie. Des
psychologues viennent accompagner certains jeunes déprimés.
Nous leur fournissons des produits de 1ère
nécessité : brosses à dents, dentifrice,
savons, vêtements, chaussures. Nous avons aussi une petite
caisse pour les aider à leur sortie, au moins pour retourner
chez eux.
Aujourd’hui, comme c’est le moment de la rentrée,
nous voyons comment placer quatre jeunes au Centre professionnel des
Salésiens pour qu’ils y apprennent un métier. On
nous a posé aussi le problème de cinq jeunes
handicapés.
LUNDI 24 SEPTEMBRE :
Une nouvelle semaine avec toutes les choses à faire et les
personnes qui nous attendent. J’espère régler le
maximum de dossiers le matin, car tout de suite après le repas
je vais dans deux prisons, comme chaque semaine, pour rencontrer les
détenus qui le désirent. Aujourd’hui, un problème
spécial : deux détenus étrangers, un
nigérian et un camerounais, vont être libérés.
Ils ne connaissent personne au Sénégal et n’ont
pas les moyens de retourner dans leur pays. Je téléphone
aussitôt au Service de la Caritas qui accueille les migrants.
Ils vont contacter l’O.I.M., l’Office International pour
les Migrations des Nations Unies, pour voir s’ils peuvent
prendre en charge le retour de ces deux personnes Cela va être
compliqué, mais ça vaut la peine d’être
essayé.
COMMENTAIRES D’EVANGILE EN PRISON
Extrait de mon journal
que vous pouvez consulter sur mon site http://armel.duteil.free.fr
5) Mc 9, 30-37 : mort de Jésus et vie en communauté
Partis
de là, ils traversaient la Galilée, et Jésus ne
voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses
disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme
est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois
jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais
les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de
l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils
se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand. S’étant
assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si
quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le
dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant
alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux,
l’embrassa, et leur dit : « Quiconque
accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il
accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi
qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Dans cet évangile, d’abord Jésus dit à ses
apôtres que le Fils de l’homme va être livré
aux mains des hommes : ils le tueront mais trois jours après
sa mort, il ressuscitera. Jésus sait qu’il va beaucoup
souffrir, dans des grandes souffrances sur la croix. Il va mourir de
la mort des esclaves. Malgré tout, Il est courageux.
Parce qu’il veut faire le travail de son Père jusqu’au
bout. Et parce qu’il nous aime, et qu’il veut nous
sauver. Pour cela, il est prêt à beaucoup souffrir.
Nous aussi dans cette prison, nous souffrons, notre vie est très
difficile. Est-ce que nous sommes capables de vivre nos souffrances,
comme Jésus et avec Lui ?
Jésus sait qu’il va souffrir. Mais il a confiance
dans son Père. Il sait que son Père va le
ressusciter le troisième jour. Et nous est ce que dans nos
souffrances dans cette prison, nous gardons la confiance en Dieu, et
l’espérance? Est-ce que nous sommes capables de
supporter ces souffrances dans la paix, pour l’amour de
Dieu, en pensant à Jésus christ qui a souffert pour
nous ? Ou bien est ce que nous nous mettons en colère, et
nous nous révoltons ?
Jésus a beaucoup souffert. Mais le troisième jour, Il
est ressuscité à une vie nouvelle. Nous aussi, nous
souffrons. Mais dans cette prison, nous pouvons ressusciter à
une vie nouvelle avec Jésus Christ. Sans attendre
d’être libérés et de sortir de prison.
Comment cela ? En réfléchissant à notre
vie. Demandons pardon à Dieu pour les mauvaises choses que
nous avons faites, sûrs que Dieu nous pardonne. Et cherchons à
changer nos idées, nos habitudes et notre comportement.
Portons nos souffrances dans la foi. Cherchons à nous entendre
avec ceux qui nous entourent, en laissant la méchanceté.
Si nous faisons cela, nous ressusciterons avec Jésus Christ à
une vie nouvelle.
2) Ensuite Jésus dit : » si quelqu’un
veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous, et
le serviteur de tous ». C’est cela aussi le
chemin que Jésus nous montre, pour vivre ce temps où
nous sommes en prison dans la paix. Parmi nous, il y a des gens qui
veulent se montrer, qui sont orgueilleux, et qui pensent qu’ils
sont plus forts que les autres. Il y a même des caïds et
des chefs des chambres qui font souffrir les autres. Ils les
commandent et se font servir par les autres prisonniers. Il y en a
même certains qui prennent un prisonnier plus faible ou plus
petit, pour s’amuser sexuellement avec lui dans
l’homosexualité : »ils le prennent comme
une femme «. Jésus nous demande de laisser
tout cela. Ne pas faire les orgueilleux, ne pas vouloir commander, ne
pas vouloir nous imposer aux autres. Mais au contraire, nous
mettre à leur service, et les aider dans leurs
difficultés. Nous n’avons pas d’argent, pour aider
les autres détenus, pour la nourriture les habits et leurs
autres besoin. Mais nous pouvons les aider par notre exemple, par
notre paix et notre joie. Et aussi par nos bons conseils.
Pour cela, réfléchissons à la façon, dont
Jésus a conseillé ses apôtres dans cet évangile.
C’est comme cela que nous devons faire. Jésus marchait
sur la route et ses disciples étaient derrière Lui. Ils
se disputaient pour savoir qui est le plus grand, et qui allait
commander. Quand Jésus leur demande de quoi ils parlaient, les
apôtres se taisent, ils ne répondent pas. Mais Jésus
connait leurs pensées. Il connait aussi le mal que nous avons
fait, ce pour quoi nous sommes ici en prison. Bien sûr quand on
nous demande qu’est-ce qu’on a fait nous disons : »
je suis innocent », nous voulons cacher les choses que
nous avons faites. Nous pouvons les cacher aux hommes mais Jésus,
Lui, connait nos cœurs. Il connait notre vie, comme il savait
de quoi les apôtres parlaient sur la route. Cela ne doit pas
nous décourager, parce que Jésus est bon. Jésus
nous pardonne, Jésus ne condamne personne. Il sait ce que nous
avons fait, mais Il continue à nous aimer. Et Il nous
aide à changer notre vie.
Comment Jésus conseille-t-il ses apôtres ?
Il ne leur fait pas de reproches, en leur disant : »
vous êtes des orgueilleux, vous voulez commander aux autres ».
Il ne dit rien sur la route, Il attend d’être à la
maison. Là, Il s’assoit tranquillement en paix, Il ne
fait pas de grand discours, mais Il donne un exemple : Il leur
montre un enfant et Il leur dit : » si vous ne
devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le
Royaume de Dieu ». C’est comme cela que nous
devons nous conseiller les uns les autres, dans cette prison :
pas en faisant des reproches, pas en parlant devant tout le monde,
mais en s’asseyant tranquillement pour leur parler doucement.
Pas en donnant des conseils mais en donnant l’exemple.
C’est par nos bons exemples que nous pouvons aider les autres à
changer, pas par nos paroles. Souvent nous parlons trop, mais ce que
nous disons, nous ne le faisons pas. Quand Jésus dit : »
que le plus grand se fasse le serviteur de ses frères »,
d’abord, Il l’a fait lui-même. Il a lavé les
pieds de ses disciples. C’est d’abord par notre exemple,
comme Jésus, que nous allons conseiller les autres nos frères,
dans cette prison, sans attendre d’être sortis..
3) Une dernière chose, Jésus dit : »
celui qui accueille un enfant en mon nom, c’est moi qu’il
accueille ». Dans cette prison, il n’y a pas
d’enfant. Mais ces paroles de Jésus, elles ne sont pas
seulement pour les enfants. Elles sont pour tous les petits de la
société : pour les faibles, ceux qui ne savent
pas parler, ceux qui n’ont pas de force, ceux qui n’ont
pas été à l’école et qui ne parlent
pas français, ceux qui sont malades. Ce sont eux les petits
qui sont au milieu de nous. Si nous accueillons les petits de cette
prison, à ce moment-là c’est Jésus que
nous accueillons. Si nous aidons les plus faibles, qui sont au
milieu de nous, les plus faibles dans leur corps, mais aussi dans
leur esprit et dans leur cœur, parce qu’ils sont
découragés. Alors Jésus sera avec nous, Il nous
ressuscitera, et Il nous fera vivre d’une vie nouvelle. Que le
Seigneur nous aide à nous abaisser devant Dieu, mais aussi
devant les autres : ne pas les mépriser, ne pas les
condamner, ne pas faire les orgueilleux. Mais les aimer, dans notre
vie telle qu’elle est dans cette prison, pour les petites
choses que nous pouvons faire les uns avec les autres.
Extrait de mon journal
que vous pouvez consulter sur mon site http://armel.duteil.free.fr
6) Marc 3, 20-36 : Jésus accusé d’être
possédé par un esprit mauvais – la famille de
Jésus
Alors
Jésus revient à la maison, où de nouveau la
foule se rassemble, si bien qu’il n’était même
pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant,
vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il
a perdu la tête. » Les scribes, qui étaient
descendus de Jérusalem, disaient : « Il est
possédé par Béelzéboul ; c’est
par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les
appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole :
« Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un
royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut
pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent
entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est
dressé contre lui-même, s’il est divisé, il
ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais
personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et
piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté.
Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis :
Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés
et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais
si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il
n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché
pour toujours. » Jésus parla ainsi parce
qu’ils avaient dit : « Il est possédé
par un esprit impur. »
Alors
arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils
le font appeler. Une foule était assise autour de lui ;
et on lui dit : « Voici que ta mère et tes
frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais
il leur répond : « Qui est ma mère ?
qui sont mes frères ? » Et parcourant du
regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il
dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui
qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un
frère, une sœur, une mère. »
Comme d’habitude regardons d’abord Jésus.
Les enseignants de la loi l’attaquent, ils l’accusent de
chasser les démons par la force de Satan. Jésus
reste calme, il ne se met pas en colère. Simplement il
s’explique sans méchanceté. Nous-mêmes que
faisons-nous lorsque nous sommes attaqués ? Essayons à
chaque fois de penser à Jésus, et à la façon
dont il se conduit.
Jésus est venu rassembler tous les hommes dans une grande
famille, la famille des enfants de Dieu. Si nous faisons la
volonté de Dieu notre Père, nous sommes les frères
et les sœurs de Jésus.
La famille de Jésus dit qu’il est fou. Parfois dans nos
familles, on ne nous comprend pas. Et même on veut nous
empêcher de suivre le chemin de Dieu, comme les parents de
Jésus voulaient le ramener au village. Nous respectons nos
parents. Nous les aimons, mais nous écoutons Jésus
en premier. C’est Lui que nous voulons suivre. Quelquefois
nos parents nous empêchent de suivre le chemin de Dieu. Ou bien
ils nous conduisent dans d’autre chemin. A ce moment-là,
il faut choisir. La meilleure façon d’aimer nos parents,
c’est de les conseiller lorsqu’ils se trompent de
chemin, pour eux ou pour nous. C’est aussi de prier pour eux.
Jésus est accusé d’être possédé
par un esprit mauvais. Vous qui êtes en prison, on vous
accuse d’être méchants, mauvais, voleurs etc.
Vous n’êtes pas mauvais, vous êtes les frères
de Jésus. Si vous essayez de changer de vie dans cette prison,
et de bien vous conduire, de vous entendre avec les autres et de
suivre le chemin de Dieu, Jésus est avec vous et Il vous
accueille.. Rappelons-nous ce que Jésus a dit devant la
prostituée. Simon disait : » c’est une
prostituée ». Jésus Lui dit (Luc 7,36) : »
c’est une femme qui a beaucoup aimé : elle sera
beaucoup pardonnée ». Si nous cherchons à
aimer et à respecter nos frères, Jésus ne nous
condamne pas. Au contraire, Il nous permet de commencer une vie
nouvelle, comme cette prostituée. Jésus ne regarde
pas le mal que nous avons fait, il voit le désir de notre
cœur, et la façon dont nous vivons aujourd’hui.
Avec Jésus, c’est possible de vivre en paix, même
dans cette prison.
Jésus fait de nous ses frères. La famille de Jésus
est ouverte à tous. Nous voulons faire de cette prison la
maison de Dieu et la famille de Jésus. Avec le saint Esprit,
c’est possible.
Que faire pour cela ? L’évangile d’aujourd’hui
nous l’explique. D’abord laisser les affaires de Satan,
le maraboutage et la sorcellerie, pour suivre le chemin de jésus.
Ensuite être courageux, comme Jésus. Et rester des
hommes de paix, même quand on nous attaque. Pardonner comme
Jésus nous pardonne.
Et surtout écouter le Saint Esprit : faire ce
qu’il nous demande dans notre cœur, et surtout ne pas le
rejeter Enfin, faire la volonté de Dieu notre Père,
pour vivre comme de vrais enfants de Dieu, et avoir la paix et le
bonheur des frères de Jésus.
Extrait de mon journal
que vous pouvez consulter sur mon site http://armel.duteil.free.fr
7)
Marc 8, 27-35/ Pierre dit à Jésus : tu es le
Messie de Dieu
Jésus
s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés
aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il
interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui
suis-je ? » Ils lui répondirent :
« Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ;
pour d’autres, un des prophètes. »Et lui les
interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour
vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui
dit : « Tu es le Christ. » Alors, il
leur défendit vivement de parler de lui à personne.
Il
commença à leur enseigner qu’il fallait que le
Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté
par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il
soit tué, et que, trois jours après, il
ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs
reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses
disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe
derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas
celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant
la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si
quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à
lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui
perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la
sauvera.
Aujourd’hui
c’est à nous que Jésus pose cette question :
« Pour
vous, qui Je suis ? ».
Bien sûr, nous savons la réponse dans notre cœur.
Nous croyons que Jésus est le Fils de Dieu, et qu’Il
nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’à la
mort. Il a donné sa vie pour nous, par amour, dans de très
grandes souffrances sur la croix, de la mort dont on faisait souffrir
les esclaves. Autour de nous nos amis musulmans connaissent Jésus,
on en parle souvent dans le Coran. Ils disent comme les hommes de
l’Evangile que Jésus est un prophète. Nous
respectons leur foi. Mais nous, nous savons que Jésus
est vraiment le Fils de Dieu.
Ce n’est pas seulement un homme saint, le Fils de Marie, qui a
annoncé l’Evangile. C’est le Fils de Dieu
lui-même, qui est descendu sur terre pour nous sauver. Cela ne
doit pas nous empêcher de vivre en paix, et même de
travailler ensemble chrétiens et musulmans, puisque eux aussi
connaissent Jésus et qu’ils le respectent.
Pierre
dit à Jésus : » Tu
es le Messie, l’envoyé de Dieu ».
Les juifs attendaient un Messie, un Sauveur envoyé par Dieu.
Mais quel Sauveur attendaient-ils ? Ils attendaient un chef
militaire, fort, avec une armée, qui allait chasser les
Romains qui avaient colonisé le pays. Ce n’est pas cela
que Jésus est venu faire. C’est vrai, Il est venu faire
la guerre, mais la guerre contre le péché, contre le
mal, contre Satan. Il n’est pas venu seulement donner
l’indépendance au pays, et chasser le colonisateur, Il
est venu libérer notre cœur de tout péché,
de tout mal, de toutes les souffrances, et de tout ce qui écrase
les hommes.
Et
nous qui sommes en prison, quel Sauveur nous attendons ?
Il y a des détenus qui prient Dieu en demandant à Jésus
de les faire sortir de prison, et de faire qu’ils ne soient pas
condamnés, même s’ils savent dans leur cœur
qu’ils ont fait du mal. Ce n’est pas cela le Sauveur que
Dieu nous promet. Jésus ne va pas faire le travail à la
place des hommes. Ni faire de miracle pour nous. Si nous sommes en
prison, cherchons un avocat. Demandons à être jugés
d’une façon juste. Sinon nous aurons le droit de nous
défendre, et de faire appel. Mais Dieu ne remplace pas les
hommes, Il ne fait pas leur travail à leur place. Alors,
qu’est-ce que Jésus fait ? Jésus est avec
nous, Il ne nous laisse pas tout seul. Même quand vous serez
devant le Tribunal, même si vous n’avez pas d’avocat,
Jésus sera à côté de vous. Car Lui
aussi a été jugé, et condamné. Et déjà,
Jésus vous accompagne en cette vie difficile, que vous menez
maintenant à la prison. C’est pour cela que Jésus
dit : « « Si
quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à
lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui
perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la
sauvera », et Je le
ressusciterai.
Jésus
veut nous ressusciter.
Pas après notre mort. Pas quand nous sortirons de cette
prison. Mais déjà aujourd’hui, là où
nous vivons. Ressusciter veut dire quoi ? Cela veut dire vivre
d’une vie nouvelle. Notre vie a changé, ici en prison.
Il faut en profiter pour changer nos pensées, et aussi changer
notre comportement : vivre ce temps en prison avec Jésus.
Chercher à vivre comme Lui dans la paix, et dans la confiance
envers Lui. Et aussi en aimant tous ceux qui nous entourent. Jésus
dit à Pierre : « Tes
pensées ne sont pas celles de Dieu ».
Si nous sommes en prison, Jésus est avec nous. Il nous aide à
changer nos pensées et notre coeur, à changer nos
habitudes et notre comportement. Et changer notre vie pour vivre une
vie nouvelle, quand nous sortirons. Et déjà maintenant,
avec ceux qui nous entourent
Que
l’Esprit de Jésus, l’Esprit Saint, nous donne la
force, le courage et l’espérance.
Extrait de mon journal
que vous pouvez consulter sur mon site http://armel.duteil.free.fr
Père Armel Duteil